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CYRIL COGNÉRAS écolo-régionaliste limousin
6 février 2008

Biodiversité agricole

L'association Kokopelli est condamnée à verser 12.000 € au grainetier
Baumaux et 23.000 € à l'État et la Fédération nationale des
professionnels des semences potagères et florales (FNPSP). Ce jugement
bafoue la liberté de ressemer sa récolte et la biodiversité cultivée.

Kokopelli est une association qui a repris en 1999 la mission de
protection de la biodiversité et de production et distribution de
semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique, mission
assurée depuis 1992 par Terre de semences, et depuis des temps
immémoriaux par... les paysans et les "amateurs".

Qui est en face ? Les semenciers. Là aussi la concentration économique
a sévi et donné naissance à une force multinationale (5 sociétés
contrôlent 75 % de la semence potagère, dont MONSANTO, LIMAGRAIN,
SYNGENTA…) soucieuse de remplacer les variétés traditionnelles par des
hybrides et par des OGM — non ressemables — rendant ainsi le marché
complètement captif.

Que reproche-t-on à Kokopelli ? Concurrence déloyale et vente illégale
de semences sous prétexte que certaines graines vendues ne sont pas
inscrites au "Catalogue officiel des espèces et variétés".

Autant il est indispensable de veiller à la conformité de la "chose
vendue" (comme n'importe quelle denrée ou service, dûment et justement
surveillés par la Répression des fraudes), autant il apparaît
scandaleux de sanctionner une association qui œuvre pour la
perpétuation des variétés dites oubliées et la conservation de gènes
qui pourraient s'avérer indispensables pour affronter les défis à
venir.

Car c'est bien là que le bât blesse : le catalogue officiel a subi en
un siècle une spectaculaire érosion génétique. Exemple de la tomate :
sur les 401 variétés enregistrées en 2006, seulement 1 % sont
d'anciennes variétés.

A l'heure où les conclusions du Grenelle précisent que "La France
s'engage à stopper la perte de biodiversité à l'horizon 2010", la
Commission Agriculture des Verts, comme le dit Pierre Rhabi, "[exige],
en fait, tout simplement, le droit inconditionnel de transmettre la
biodiversité et la fertilité aux générations futures. Du droit et du
devoir des peuples à se nourrir eux-mêmes"

Les Verts

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Commentaires
A
Cette décision tombe au moment où Michel BARNIER annonce, fin du moratoire sur les OGM oblige, le projet de loi sur ces produits. Et, ô surprise, le scénario annoncé par les associations environnementalistes et les Verts, avant même la fin du Grenelle, se réalise : autorisation des essais en plein champ, durcissement de la loi anti-faucheurs. Quand on vous dit que ce Grenelle n'était que de la poudre aux yeux ! Quand on vous dit que ce gouvernement ne mettra jamais en oeuvre le pacte écologique proposé par Nicolas Hulot (voir les Yesmen à ce propos)! Quand on vous dit que seuls les Verts sont à même de garantir une politique réellement respectueuse de l'environnement ! On va bien finir par nous croire !<br /> BANZAÏÏÏ !
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CYRIL COGNÉRAS écolo-régionaliste limousin
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