RESOLUTION de la COORDINATION DES ALTERNATIFS des 3 & 4 avril 2010
Les
Alternatifs
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RESOLUTION de la COORDINATION DES ALTERNATIFS des 3
& 4 avril 2010
Après les élections régionales
s'ouvre une nouvelle période politique.
L'abstention reste un
phénomène majeur, la désagrégation sociale y contribue de manière
structurelle. Elle reflète aussi une crise des institutions et de la
représentation politique. Celle ci se vérifie dans le succès de listes
qui se sont maintenues au second tour: FN dans 12 régions, MODEM en
Aquitaine, Europe Écologie en Bretagne, Terre de Gauche en Limousin.
S'ajoutent
des données conjoncturelles comme la prise de distance d'une partie de
l'électorat de droite à l'égard du sarkozysme.
Le FN réussit la
première phase de mutation générationnelle et programmatique qui tend à
le rapprocher d'autres formations d'extrême droite en Europe.
Le PS
peut se féliciter de son bon résultat, mais aussi de la levée de
l'hypothèque symbolique d'une alliance avec le MODEM, l'hypothèse
politique d'un centre gauche restant entière au sein de ce parti.
L'accession au rôle de partenaire majeur
d'Europe Écologie présente
des risques, notamment en raison de la proximité des électorats écolo et
PS, facteur de concurrence, et des divergences en terme de projet au
sein d'EE, mais ouvre de réelles possibilités d'alliance largement
débarrassées de la pression sociale que pouvait subir et exprimer le
PCF.
A gauche du PS, les résultats sont globalement en recul : le
NPA régresse nettement,
le Front de Gauche, allié ou non à d'autres
forces, ne crée pas
une réelle dynamique mais maintient sa présence.
Les alliances larges de la gauche de transformation sociale et
écologiste ont connu des résultats
divers, le succès dans le
Limousin est cependant un signe positif. Dans plusieurs régions, les
solidarités, les convergences nées la campagne régionale peuvent se
prolonger.
La droite est traversée par un débat sur le candidat le mieux à même de mener la campagne présidentielle, quelques voix discordantes s'expriment en son sein sur certains aspects de sa politique sociale et fiscale, mais elle maintient le cap sur l'essentiel de ses fondamentaux comme la réduction des dépenses publiques ou le renforcement des mesures anti-immigrés. La dimension répressive de la politique gouvernementale est également accentuée.
La crise
globale multiforme se traduit par des destructions massives d'emplois et
une dégradation accélérée de l'environnement. Malgré leur déclin, les
États-Unis conservent leur hégémonie (présence militaire maintenue en
Irak, renforcée en Afghanistan et en Amérique Latine). L'état d'Israël
maintient son étau sur les territoires palestiniens sans que
s'esquissent les possibilités de résolution du conflit. L'Union
Européenne renforce sa présence dans le monde en tant que puissance en
négociant des accords de libre-échange comme par exemple en Amérique du
Sud.
L'échec du sommet de Copenhague sur le climat n'est pas
surmonté. Le modèle
capitaliste n'est pas en mesure de résoudre la
crise écologique.
Dans toute l'Europe, des attaques majeures
contre les droits et conditions de vie des classes populaires s'engagent
ou vont s'engager sous la pression
des marchés. La première ligne
de partage à gauche se fera entre l'acceptation, à l'instar du
gouvernement grec, de mener des politiques antisociales, ou une
orientation dans le sens d'une nouvelle répartition des richesses et
d'une économie solidaire et écologique.
La gauche de
transformation écologiste et sociale ne doit pas dissocier trois
terrains : celui de l'unité, celui de la mobilisation, celui du projet.
Car si le système capitaliste-productiviste est délégitimé, notamment
par le parasitisme du système financer et de ses dirigeants, un projet
alternatif large
reste en gestation.
Ni une orientation centrée
sur la seule résistance sociale, ni
une limitation au champ de la
crise écologique ne sont à même de
porter le projet d'émancipation.
Les Alternatifs porteront leur action sur les
trois terrains du projet, de la mobilisation, de l'unité. C'est en
combinant ces trois dimensions que
pourront être affrontés les
risques de division induits par la présidentialisation du débat
politique.
1/ Les Alternatifs engagent un travail
d'élaboration qui a vocation à contribuer au projet social, démocratique
et écologique à construire pour rassembler une vraie gauche.
Le
8 mai, une rencontre sera organisée sur le thème de l'autogestion
économique.
Du 9 au 12 juillet, l'Université d'été des Alternatifs,
sur le thème de l'héritage post-colonial, portera notamment sur les
rapports Nord-Sud, les
solidarités à développer dans et avec les
quartiers populaires, la lutte contre les discriminations, la
construction de l'unité des opprimé-e-s et
exploité-e-s.
Lors de
leur congrès des 12, 13 et 14 Novembre 2010, les Alternatifs
poursuivront
leur travail d'élaboration sur des thèmes tels que la
reconversion
écologiste et autogestionnaire de l'économie, la
construction d'une alternative au capitalisme productiviste et la
constitution d'un parti-mouvement.
Les Alternatifs continueront à
s'impliquer dans les mobilisations féministes, sur le climat, les
rendez-vous altermondialistes et les mobilisations pour une paix juste
et durable en Palestine.
Ils souhaitent par ailleurs porter, avec
d'autres, une réflexion de fond sur la reconversion d'activités
économiques, combinant défense et élargissement des acquis et droits
des salarié-e-s, utilité sociale, et objectifs écologiques.
2/
Les Alternatifs proposent aux partenaires proches que sont les
communistes
unitaires, les unitaires du NPA, la FASE et les
écologistes radicaux, des
initiatives et démarches communes
permettant d'approfondir les convergences entre nos mouvements et
courants. Ils proposent l'organisation de
rencontres d'automne
communes sur un projet de transformation sociale et écologiste, ainsi
que la constitution de la Gauche Alternative en nouvelle
force
politique, dans une démarche citoyenne.
3/ En appui aux initiatives unitaires qui ont émergé dans les régions, villes et départements, à l'occasion des élections régionales, ou qui peuvent s'y développer, les Alternatifs s'engagent pour la construction de collectifs unitaires à la base, aptes à porter tous les échanges sur un projet émancipateur solidaire, écologiste, autogestionnaire, féministe à s'inscrire dans les mobilisations, à se coordonner, à être le terreau du rassemblement large à construire pour passer de la résistance à l'alternative. C'est aussi cette dynamique unitaire que nous souhaitons voir se développer avec nos partenaires du Front de Gauche et du NPA.
4/
Les Alternatifs proposent que dans la période de mobilisation sociale à
venir, notamment sur la question des retraites, se constitue, de la
base au
sommet, un front commun politico-social, rassemblant toute
la gauche de gauche, en capacité de porter des propositions
alternatives, d'aider à la
construction de l'union dans les luttes
et à l'auto-organisation. Dans ces
perspectives, les Alternatifs
s'appuieront sur l'appel initié par ATTAC et la Fondation Copernic.
Les
Alternatifs souhaitent voir se développer de telles initiatives
unitaires sur d'autres sujets tels que le nucléaire, la défense des
droits des sans papiers ou les services publics.